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Les jeunes entrepreneurs souhaitent quitter la France… mais certains restent!! RENCONTRE avec l’un d’entre eux

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On entend dire de plus en plus que les jeunes veulent quitter la France. Et s’il n’y avait que les jeunes!

Chômage, impôts trop élevés, croissance nulle, perspective d’une amélioration économique à zéro… Selon une étude de W&Cie, filiale du groupe Havas, spécialisée dans la communication, 64% des jeunes Français n’ont aucune confiance en l’avenir de notre pays. Alors que dans le même temps, pour comparer avec notre voisin l’Allemagne, ils seraient 75% de jeunes germains à croire en leur pays et à sa capacité de résistance dans le contexte de Mondialisation que nous connaissons. 50% des jeunes de 18 à 24 ans, et 51%  des 25-34 ans  souhaitent s’exiler pour des raisons « d’argent ». Rien de bien étonnant quand on sait que 66% des Français estiment que notre pays est en déclin. Partir pour aller où? Et bien les jeunes diplômés recherchent des zones économiques en constantes évolutions et qui connaissent des croissances à faire pâlir de honte les vieux européens. À cet égard, les grandes puissances économiques d’Asie, et des pays comme le Brésil, l’Australie, ou même dans une moindre mesure certains pays d’Afrique (le Congo par exemple) attirent de nombreux de nos jeunes concitoyens. Il suffit d’observer le nombre croissant de candidatures pour réaliser un VIE (Volontariat International Entreprise) pour comprendre l’attrait de l’étranger pour beaucoup de jeunes diplômés de nos grandes écoles de commerce notamment.

D’ailleurs, on dit souvent qu’il est bon pour un jeune de se former à l’étranger. Certes, cela ne peut être que positif, dans la mesure où ce jeune ne se déracine pas, et garde bien en tête qu’il reste français. C’est donc positif, que les jeunes français n’aient pas peur, et n’hésitent pas à aller dans d’autres pays, montrant au reste du monde que nous sommes encore en mesure de rivaliser avec les grands, et que la France n’est pas qu’un musée, mais bien encore la Veme grande puissance mondiale. Le souci est que la majorité de ces français qui s’en vont, ne souhaitent pas revenir. Toujours les mêmes raisons reviennent dans l’ensemble: trop d’impôts, aucune croyance en l’avenir, aucune confiance dans les gouvernements (de droite, de gauche, qu’importe), et aucune confiance non plus dans le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui s’agite et parle beaucoup, mais dont l’action et même le ministère ne servent pas à grand chose, si ce n’est à rien du tout. À part, peut être, à trouver parmi les ouvriers et les travailleurs, les futurs têtes de liste pour les élections européennes, ou autre…

Pour revenir à notre sujet, le problème est devenu, bien entendu, totalement politique, mais aucune solution n’est trouvée, le Gouvernement actuel se contentant d’augmenter les taxes toujours plus, dissuadant ainsi les possibles créateurs d’entreprises d’en créer, justement (exemple de l’augmentation des charges pour les auto-entrepreneurs

http://lentreprise.lexpress.fr/statut-creation-entreprise/auto-entrepreneur-cotisations-en-hausse-depuis-le-1er-janvier-2013_37783.html).

Il ne faut surtout pas oublier que les jeunes représentent, et sont, l’avenir de la Nation, et qu’à ce titre il faut tout faire pour valoriser leurs expériences, et les aider à avancer et à concrétiser leurs idées.

Des idées, les jeunes en ont. Il suffit d’observer l’existence de ces blogs et gazettes en ligne créés et rendus vivants par de jeunes adultes de moins de 25ans; le Nouvel Arbitre bien sûr, mais d’autres comme: Le Rouge et le Noir, le Club des Saumons etc… Mais nous constatons également des idées de créations d’entreprises diverses, dans le domaine de la finance ( http://www.wittycircle.com/) ou encore dans l’événementiel.

 Ces initiatives feraient presque mentir les observateurs de la situation actuelle, si elles n’étaient pas si peu communes. Mais elles existent, et à ce titre, il est bon de se dire, que certains restent patriotes, jusqu’à domicilier leur activité nouvelle sur le territoire national.

Le Nouvel Arbitre a donc souhaité partir à la rencontre de l’un d’entre eux, et c’est ainsi que nous nous sommes entretenus avec Stanislas Przyklang du Chassin, un jeune entrepreneur de 22 ans qui a créé une agence d’ « événementiel ».

C’est donc vrai, les jeunes ne souhaitent pas tous déserter la France, et certains créent même leur propre activité!
Nous convenons ensemble d’un rendez-vous jeudi 19 Décembre dernier à 16 heures dans son bureau qui se situe dans le 17ième arrondissement de Paris afin de répondre à mes questions, au milieu des papiers, des classeurs et des livres de finance.

En d’autres termes, on se sent déjà beaucoup mieux dans cette atmosphère studieuse. (humour de votre rédacteur).

AF: Peux tu te décrire en quelques mots ?

J’ai effectué ma scolarité à Fontainebleau, en Seine et Marne, pour me diriger ensuite vers des études commerciales à Paris. Je suis actuellement en 3ième année à Novancia, une école de la CCI de Paris ayant comme spécialité entrepreneuriat et le développement de projets professionnels.

À part cela, j’ai été scout d’Europe, et je suis Catholique (ndlr pratiquant)

AF: Comment est née ton envie d’entreprendre ?

Née dans un contexte familial d’entrepreneur ou de professions libérales j’ai très tôt eu de l’admiration envers mon entourage, ma famille proche. Cette envie de pouvoir me dire que tout est possible, tout est réalisable a tout de suite donné un sens concret à ma vie d’adolescent. Cette volonté d’entreprendre est apparue réellement à l’âge de 15 ans. J’étais alors au collège et je portais en moi des envies de réaliser, de prendre des risques et de faire. Je me suis alors penché sur des projets que j’ai plus ou moins réalisés.

AF: Comment as tu fais pour trouver le bon projet ?

Je me suis posé deux questions simples à l’âge de 17 ans.

Quelle est ma passion et quelles sont mes valeurs ajoutées pour les transformer en un projet réalisable. De ces deux questions j’ai vite compris que j’avais une sensibilité particulière pour le domaine de l’événementiel.

AF: Une fois ton domaine d’activité trouvé, comment s’est déroulée ton évolution ?

J’ai eu la chance de pouvoir travailler dans la boite de nuit de mon cousin, le Jupiter 3 à l’époque. C’était la première phase ; celle où tu apprends, tu observes et tu fais ce qu’on te dis. Mon cousin était le cerveau, nous des pieds et des bras pour exécuter.  Il y a qu’un seul capitaine à bord dans un bateau.  J’ai appris beaucoup de choses en étant un simple exécutant. Tout le monde doit passer par là.

J’ai décidé ensuite d’utiliser ce que je connaissais de mieux pour me lancer à mon propre compte. A 18 ans je lance ma première auto-entreprise et cela grâce à des rencontres. Je pense que les rencontres ont été pour moi des éléments importants dans mon parcours, de véritables déclencheurs d’envie. Je réalise alors des petites prestations de soirées privées dans les alentours de Fontainebleau puis je me lance dans des mariages. Après avoir conquis fontainebleau toujours dans cette envie d’aller plus loin et de voir plus grand je fais une rencontre dans l’événementiel à Paris, dans le Groupe Renaissance, qui organise les soirées Chic de Choc. Ils me donnent ma chance et m’apprennent beaucoup. En 2013, je décide de lancer ma propre entreprise, c’est alors que vois le jour de la SARL Excellence et Compagnie. Son activitée principale est l’organisation de la Croisette Parisienne, une soirée sur un bateau à Paris tous les mois. J’avais l’envie de faire les choses différemment et surtout d’être libre de choix.

AF: Quels ont été les plus grands défis? 

Une fois l’idée vient la réalisation ; le plus grand challenge est financier ; l’argent ne fait pas le bonheur, mais sans lui on ne fait pas grand chose. La première source financière est l’entourage ; on appelle la famille, les amis et on vend le projet comme on peut. Le second est de savoir bien s’entourer ; avec des personnes complémentaires; comme je le dis à chaque fois ; chacun son métier, et au sein d’une organisation, il faut de la complémentarité. Si chaque personne a strictement les mêmes compétences que toutes les autres, il sera impossible d’avancer. Mon métier est très complet. Je dois connaître un peu de tout, dans tous les domaines de compétences afin de comprendre ce qu’il se passe. Par exemple je dois connaître des notions juridiques sans être un véritable juriste, je dois avoir des notions de comptabilité sans être véritablement un expert comptable. Et cela dans tous les domaines intellectuels et techniques possibles. Une fois le projet lancé, on est confronté à tous les problèmes administratifs ; créer une société en France n’est pas une chose simple. C’est un parcours du combattant. Je me souviens d’une journée ou j’avais absolument besoin de mon SIRET, j’ai passé 5 heures à naviguer entre les différents  services car aucun n’était compétent pour répondre à ma demande. Je garde en souvenir cette feuille remplie de numéros de téléphone sans fin.

AF: Quelles ont été les surprises auxquelles  tu ne t’attendais pas ?

Quand on lance un projet, on pense à tout, sauf au principal ; l’État qui veut prendre sa part, ce que je trouve totalement normal. En revanche, ce qui est vraiment impressionnant, ce sont toutes ces charges, toutes ces taxes… Tout est taxé, chaque centime compte et l’erreur n’est pas possible. L’URSSAF, la Sassem, les assurances, les déclarations, l’impôt sur les sociétés, la TVA.

Tu n’as pas commercé à faire 1 centime de chiffre d’affaire et tu te retrouves avec des charges. Aucune discussion possible ; si on oublie, c’est de notre faute et pas de la leur.

On peut dire que l’état est comme un père, alors que dans ce domaine il devrait être un frère.

Le pire c’est qu’il en manque toujours pour l’État.

AF: L’État se présente comme l’accompagnateur, des nouveaux entrepreneurs, surtout les jeunes. Qu’en a-t-il été, ou qu’en est il pour ton entreprise ?

Aujourd’hui je n’ai pas reçu un centime de l’État. J’aimerai bien avoir des subventions mais les agences événementielles ne sont pas les priorités de l’état. L’État préfère financer des « tech » c’est à dire des entreprises qui innovent dans le domaine de la technologie. Ce qu’on oublie c’est que derrière mon agence d’événementiel il y a des gens qui doivent vivre, qui ont des familles à nourrir ; c’est toute une économie qui suit derrière. Concernant l’accompagnement, je n’en ai pas du tout. Quand j’en ai demandé, on m’a proposé de suivre des conférences qui sont en mars… Seule la formation de mon école me sert. Il y a vraiment du travail à faire de ce côté là.

AF: Quels sont les points à améliorer selon toi?

Je pense qu’il faut dans un premier temps encourager; avoir le discours que si on prend des risques dans la vie cela peut payer à un moment. Il faut accompagner ; l’État ne doit pas être présent que pour récupérer sa part de gâteau mais également pour rendre un réel service: il faut créer des impositions en fonction des tailles des entreprises.  Un système de palier. Il faut que l’État ne soit plus un spectateur mais un acteur. Le gouvernement doit tout faire pour faciliter et pousser ses ouailles à aller plus loin. L’état ne doit pas être là pour ne faire que taxer.

AF : Ton expérience est-elle positive ? 

Oui, elle l’est car la Croisette Parisienne me permet de rembourser petit à petit ma mise de départ et de pouvoir penser à d’autres projets, plus grands et plus beaux. De plus étant un homme de réseau, je suis très à l’aise à l’idée de rencontrer des personnes totalement différentes qui m’apportent beaucoup, professionnellement et évidemment personnellement.

AF : Effectivement, J’imagine que tu ne vas pas en rester là. Quels sont tes projets ?

Mon projet est de développer au maximum la croisette Parisienne, d’en faire une soirée innovante, une soirée différente ; j’estime que quand un étudiant vient dépenser 15 euros pour rentrer dans mon bateau il doit vivre une expérience unique, faire des rencontres et surtout se détendre.  Je ne propose pas du vent. Je propose un produit avec des résultats. A chaque Croisette il y a une animation, une surprise, quelque chose qui va changer la soirée. Une soirée doit être pleine de valeurs ajoutées. L’événementiel c’est un métier.

Quand j’aurai bien développé la Croisette Parisienne, je veux passer le plus rapidement dans des investissements sur du long terme, du solide, de la brique. Je garde le secret de mes projets. Ce que je peux dire c’est que vous allez en entendre parler !

AF: Il y a une question que je ne t’ai pas encore posée, mais qui est au centre de mon interrogation. Après tout ce que tu me dis sur les difficultés administratives, et de ce que je connais du contexte économique et commercial français, pourquoi as-tu choisi de rester en France, ou plutôt de domicilier ton entreprise à Paris alors que tout en travaillant en France tu peux décider que ton siège social se trouve…à Londres par exemple? (ndlr le maire de Londres à inviter les entrepreneurs français à venir à Londres pour être moins taxer qu’avec l’administration Hollande: http://www.france24.com/fr/20121009-boris-johnson-parti-conservateur-tyran-hollande-fiscalite-pigeons-leadership-cameron-birmingham-revolution/)

Déjà parce qu’au départ, je ne me suis pas posé cette question. Je suis en France, je suis Français, il me semblait évident de rester ici. Je ne suis certes pas à la tête d’une entreprise qui génère des millions d’euros de chiffre d’affaire; il s’agit d’une SARL uni-personnelle qui figure encore parmi les TPE. Mais non seulement je développe mon activité, et je veux que cela me profite, bien entendu, mais profite également à d’autres. Je souhaite créer des postes, payer des impôts (cela signifiera que mon entreprise gagne de l’argent).

Je souhaite que cela profite à ce pays que j’aime tant. Si tous les jeunes (et moins jeunes d’ailleurs) entrepreneurs s’en vont tous, je considère qu’ils ne soutiennent pas leur pays. Une chose est de critiquer telle ou telle décision gouvernementale, je suis le premier à le faire, mais une autre est de considérer qu’il existe un intérêt supérieur qui est la fidélité au pays et à la nation. Et à mon très très très humble niveau, j’essaie de contribuer à perpétuer le modèle français. Qui sait, peut être cela marchera-t-il?

AF: Pour finir, que ressort-il de cette aventure?

Créer son entreprise est vraiment une activité grisante. Certes, c’est compliqué, il faut se battre pour convaincre et même se convaincre que cela vaut le coup. Oui, je me répète, mais il faut se battre avec l’administration. C’est fatigant, cela prend énormément d’énergie, et d’argent accessoirement, mais je puis assurer à tous vos lecteurs qu’au final, on ressent une immense fierté quand cela marche.

Entreprendre, c’est l ‘aventure. En plus, moi qui suis un homme de réseau, je suis bien loti avec cette activité; cela bouge tout le temps, je rencontre des dizaines de personnes différentes, qui peuvent devenir des amis, et/ou des relations de travail. Bref, j’aime énormément ce que je fais, et je ne veux en aucun dégoûter des jeunes voire des moins jeunes (on peut entreprendre à n’importe quel âge) de se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise. Oui, je le répète c’est difficile parfois, mais à titre personnel, je m’éclate!

Je suis sur que vous comprenez ce que je dis, c’est un peu pareil pour vous au Nouvel Arbitre même si la finalité n’est pas la même. Vous êtes de jeunes entrepreneurs en train de développer votre activité, avec des moyens qui s’amplifie de jour en jour.

AF :Et peux tu nous dire quand sera la prochaine croisette Parisienne afin que nous vérifions par nous-même la qualité de cet événement? (rire) 

Je vous donne rendez-vous le 10 Janvier 2014 au Bateau. Les informations sont disponibles sur notre site internet www.croisetteparisienne.com Je serai heureux de pouvoir partager un moment de bonheur avec vous et tous les lecteurs du Nouvel Arbitre, la tête en l’air et les pieds dans l’eau !

Augustin Flym

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Joyeux et Saint Noël à tous

 croisette parisienne

 


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